Ce que l’on appelle « JING » pourrait se traduire par « essence ». Cette essence pourrait correspondre à la valeur nutritive des aliments.

En effet, un aliment a des qualités nutritives et c’est ça le Jing ; l’ADN, les minéraux, les vitamines et toutes les molécules actives. C’est ce qui vient nourrir notre corps profondément, il influence sur la croissance, la cicatrisation et la reproduction.

Dans notre alimentation, il faut donc choisir les aliments qui ont le plus de Jing.

Quelques règles simples pour choisir des aliments qui ont beaucoup de Jing :

  • Plus un aliment est sauvage plus il a de Jing.

C’est une notion essentielle. Tout comme l’aliment sauvage, pour bien vivre, nous avons besoin de stress et de difficultés. Un aliment qui vit dans la nature est confronté à la nature et le stress engendré permet le développement de certaines qualités. Ce stress est nécessaire au développement de ces qualités. Un stress hydrique par exemple va générer le développement de qualité gustatif de la tomate.

C’est pour cela que l’on a tendance à dire qu’il ne faut pas trop arroser les tomates : car un végétal lorsqu’il est soumis à du stress, va capter dans la nature ce dont il a besoin pour survivre.

Plus on mange des aliments proches de la nature, plus ils sont riches.

Ne pas trop désherber et ne pas trop mettre d’engrais – en somme laisser faire la nature – cela garantit les nutriments.

Plus on progresse dans notre société, plus les légumes que l’on cultive s’appauvrissement en nutriments. C’est l’exemple du chien et du loup ; tous les chiens viennent du loup et on a déconnecté ce loup de la nature. On le déconnecte un peu, il se transforme en berger allemand, on le déconnecte un peu plus, il se transforme en chihuahua 😉

Une plante sauvage sera toujours plus riche (jing) qu’une plante cultivée.

La plupart des végétaux poussent en synergie avec des champignons et les plantes travaillent entre elles.

Les plantes nous apportent également des indications au niveau du sol ; la présence de pissenlits démontre que le sol est trop tassé par exemple, les orties indiquent un excès de fer dans le sol. C’est comme si chaque plante venait compenser une faiblesse du sol.

Nous devrions essayer de maintenir une symbiose entre les bonnes herbes et les mauvaises herbes dans nos jardins et nos cultures, pour permettre à nos aliments d’avoir beaucoup de Jing.

  • Plus un aliment est jeune plus il a du Jing

Deuxième notion essentielle ; le Jing diminue avec l’âge. Ceci est valable chez l’être humain également. L’ADN s’altère avec l’âge, à 60 ans notre ADN est affaibli par rapport à nos jeunes années. Donc il faut manger et absorber des choses « jeunes » ! 😉

Quelques exemples : l’agneau plutôt que le mouton, des œufs avec tous les acides aminés essentiels plutôt qu’une vieille poule… Notons aussi que tous les fruits et légumes sont des bébés dans le cadre de la nature. En effet, les tomates, les poires, les pommes sont des bébés, l’adulte c’est l’arbre ou la plante.

Dans la même logique il faut consommer des aliments frais, encore vivants. Selon la médecine chinoise, ce principe est simple : vous cueillez et vous mangez. Vous tuez et vous mangez.

Voici un fait intéressant à propos de la carotte : la carotte ne veut pas être mangée, alors pour se défendre, elle devient dure et fibreuse afin de devenir indigeste pour son consommateur. Si on la garde trop longtemps, elle devient toxique, elle a trop de fibres et elle irrite notre système digestif. C’est son moyen de défense, une carotte il faudrait la manger aussitôt sortie de la terre. Cela nous pose la question de la provenance de nos légumes : combien de temps sont-ils en sacs ou en cagettes avant que nous les consommions ? C’est cela, une alimentation « locale ».

Il faut savoir qu’en une semaine, le niveau de Jing des légumes devient quasiment nul. Il faudrait cueillir ses fruits et ses légumes chaque jour, cela implique de cultiver soi-même un jardin ou d’avoir accès à un producteur local.

Ces deux aspects du Jing, c’est en réalité une logique de consommation nouvelle à installer. Cela nous montre l’importance de repenser la logique industrielle de conservation des aliments. La logique industrielle veut conserver le plus longtemps possible, mais cela n’est pas bon pour nous, les aliments sont traités, pauvres en Jing, vieux et ne sont plus sauvages.

Les produits animaux :

Comment on repère qu’un produit animal a beaucoup de Jing ? Donc, comment on repère qu’un produit animal est encore jeune et sauvage ?

Et bien c’est d’abord dans les yeux que l’on repère le Jing de l’animal. Ensuite c’est la qualité des tissus qui nous indique s’il a du Jing. Tâter l’animal nous permet de voir si elle est tonique, sa manière de marcher aussi. D’ailleurs un bon boucher choisit une bête sur pied, pour la faire marcher et repérer si elle est tonique et solide – c’est la grande différence entre la viande de supermarché et la viande en boucherie ou en ferme. C’est également la différence entre un animal qui vit dans une étable ou un animal qui vit dehors, proche de la nature. D’ailleurs, la différence de goût est inévitable. Les Chinois jusque dans les années 50-60, choisissaient leur viande sur pied avant de la manger. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, mais ce n’est pas si vieux que ça…

Les produits végétaux :

Pour les végétaux, c’est la fraîcheur qui est indicatrice. C’est la tonicité des tissus de la plante qu’on essaye d’évaluer. Une feuille de salade toutes fanée par exemple est un signe qu’elle n’a plus ou très peu de Jing. Nous pouvons donc privilégier les jeunes pousses et les jeunes fruits.

Nous comprenons que garder nos fruits et légumes une semaine ou plus dans notre réfrigérateur est une bêtise, il faudrait mieux acheter au jour le jour, ou tous les deux ou trois jours des produits frais et vivants et les consommer au fur et à mesure. Cela demande de la logistique et une nouvelle organisation, mais cela nous est extrêmement bénéfique.  

Attention, des végétaux jeunes et frais, oui, mais plus ils sont jeunes et plus ils sont indigestes.

Par exemple, les pommes si elles sont trop jeunes, elles ne sont pas digestes et si elles sont trop mûres, il n’y a plus de nutriments. En prenant de l’âge le fruit transforme ses nutriments en sucre. Il faut donc toujours chercher le bon équilibre entre le Jing et les nutriments. Parfois des produits industriels sont plus présentables et paraissent plus frais alors qu’ils sont simplement traités – donc plus naturels, pauvres en Jing, vieux et coupés de la nature.

La durée d’une conservation d’une plante sèche est de 1 an. Les herbes séchées conservent quelques molécules qui forment comme une prison aux molécules cellulosiques, mais l’efficacité thérapeutique est nulle.

En revanche, le laurier est toxique et mortel s’il n’est pas séché.

Pour l’eau nous adopterons le même principe, elle doit être la plus « fraiche » possible ; cela distingue l’eau en bouteille de l’eau d’une source par exemple. L’eau qui « bouge » est plus intéressante que l’eau qui stagne dans une bouteille en plastique depuis des mois.

Plus on s’éloigne du vivant en termes de temps et de transformation, plus on s’éloigne du nutriment.

Fun fact : La choucroute est-elle vivante ou morte ?

En termes de temps, le chou est mort. Mais s’il fermente, il devient vivant 😉

Nous pouvons nous demander aujourd’hui : « est-ce que les aliments que je consomme sont vivants ou morts ? », et déjà, notre alimentation prendra un tout autre sens, ainsi qu’une toute autre qualité.

Nous espérons que ce petit partage sur le Jing des aliments vous aura plu, et vous remercions de votre temps de lecture.

Cette série d’articles hebdomadaires nous accompagne dans notre challenge alimentaire « La Bonne Assiette » afin de nous aider à prendre conscience de certaines notions essentielles de la diététique chinoise.

A très bientôt avec le sourire,

Pascale et Margaux.

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